La Colombophilie.

"La colombophilie est l'art d'élever et de faire concourir les pigeons voyageurs".

Un peu d’histoire…


Les pigeons voyageurs transportèrent des messages pendant les guerres de : 1870, 1914-1918 et 1939-1945 et pendant les conflits coloniaux. Parmi les plus célèbres pigeons soldats "Le Vaillant", dernier pigeon du commandant Raynal, défenseur du Fort de Vaux (Verdun), obtint une citation à l'ordre de la nation.

Les pigeons voyageurs transportent encore de nos jours des prélèvements sanguins entre les hôpitaux de Granville et d'Avranches


Si un de vos voisins se promène dans son jardin, le nez l'air ou si vous remarquez que des pigeons décrivent des cercles autour de sa maison : Pas de doute possible, il est colombophile !
D'où vient l'intérêt énorme qu'on a non seulement montré dans le passé, mais qu'on cultive encore actuellement pour le pigeon ?
La réponse est simple : le pigeon peut couvrir de grandes distances en un laps de temps relativement court. Il s'est donc toujours révélé très utile et attrayant, notamment lorsque les communications étaient plus difficiles à mettre en œuvre: Il a été un précieux auxiliaire de l'armée lors du premier conflit mondial de 1914-1918.
On s'est toujours étonné devant le fait que les pigeons retrouvaient infailliblement leur colombier. Ce sens de l'orientation reste toujours un mystère pour les scientifiques.
Ainsi déjà les seigneurs du Moyen-âge attendaient-ils impatiemment le pigeon annonçant la victoire. C'est ce même suspense que le colombophile vit aujourd'hui. Seulement il s'agit d'un combat sportif. Ces pigeons sont capables de couvrir dans de bonnes conditions atmosphériques des distances de 100 à 1300 Kilomètres d'affilée.

 

 

Comment devient-on colombophile ?


Le colombophile est un ami des animaux. Il aime élever les pigeons voyageurs dont il apprécie les exploits sportifs. Il soigne et prépare ses pigeons pour les concours ou les expositions. Le plus souvent, c'est quelqu'un qui a côtoyé dans son enfance une personne qui s'occupait d'animaux et en particulier de pigeons voyageurs.

L'ouverture d'un colombier est soumise à déclaration. Il existe de nombreuses associations colombophiles partout en France: une simple demande auprès du président suffit.

Les pigeons voyageurs sont obligatoirement bagués dès leur naissance avec une bague numérotée qui correspond à un titre de propriété. Ils font l'objet d'une déclaration à la Fédération Colombophile Française. Nul ne peut détenir des pigeons voyageurs sans cette autorisation.

 

L'éducation.

L'élevage du pigeon voyageur doit forcément tendre à obtenir des sujets en mesure d'accomplir des vols comprenant certaines difficultés. Un bon éleveur doit être capable d'utiliser au mieux les capacités naturelles de cet oiseau, mais doit aussi savoir l'entrainer de façon correcte. Dans la préparation d'un pigeon voyageur, il faut suivre un schéma et une progression bien précis, qui prennent tous les facteurs en compte, tel l'âge, la forme physique, le type d'activités que l'oiseau a déjà accomplies et celles auxquelles il va être confronté.

 

 

 

 

 

L'orientation des pigeons voyageurs.


Les pigeons voyageurs s'orientent grâce à différents facteurs:

·                                 Le magnétisme terrestre, auquel ils sont assez sensibles car ils perçoivent facilement les ondes magnétiques et électromagnétiques;

·                                 La rotation terrestre, qui leur permet de reconnaitre des champs magnétiques d'intensité égale;

·                                 La vue, qu'ils utilisent de manière relative et toujours sur les distances brèves, sachant que les vols de nuit démontrent que cette faculté n'est pas indispensable pour que le pigeon s'oriente;

L'attraction exercée par le pigeonnier, due à l'instinct de groupe et au désir de revenir vers le lieu le plus sûr. Il semble certain que le centre de commande du sens de l'orientation se trouve dans le labyrinthe de l'oreille, qui, en plus d'être l'organe de l'équilibre, est également le point de rassemblement des forces externes intervenant dans l'orientation.

 

Morphologie du pigeon.


La tête:
Elle doit être convexe et peut être soit légèrement aplatie, soit arrondie. Le front est bien développé en largeur et en hauteur..

Le bec:
Il doit être bien formé, plus au moins cours selon les dimensions de la tête.

Les narines:
Elles sont caractéristiques de l'espèce: elles doivent être dotées d'une caroncule blanchâtre et bien sèche, de dimensions variables selon l'âge du sujet (chez les pigeons les plus vieux, la caroncule prend des proportions importantes) et le sexe(les males possèdent des caroncules plus visibles.

L'œil:
Il doit être brillant, bien placé et attentif; il reflète l'état de santé général du pigeon. Ses contours charnus sont blancs ou gris, pas trop prononcés et encore moins verruqueux. La couleur de l'iris n'est pas fondamentale, mais on préfère les tonalités sombres.

 

L’aspect général et l'équilibre:
Le corps est compact, robuste, et de forme aérodynamique. Il est doté d'une musculature souple et proportionnelle aux dimensions de l'oiseau. L’épaule doit être ample entre les humérus et très allongée, jusqu'à former un corps unique avec le poids d'attache de la queue. Le maintien de l'oiseau à terre doit être bien allongé. Cou tendu, tête haute et ailes repliées sur le dos, jamais croisées. Les pattes, en général de couleur rouge, doivent êtres lisses, sans présenter d'écailles et les doigts bien écartés.


Les ailes:
L’aile doit être épaisse et largement recouverte de plumes. Son attache avec le corps est nette et courte. Ouvertes, les ailes dessinent une légère courbe. Les rémiges secondaires sont des plumes longues, qui forment une superficie compacte dont la longueur est proportionnelle a celle des rémiges primaires. Pour que l'oiseau puisse voler, les ailes doivent êtres flexibles, ce qui est rendu possible par leur plumage régulier.

Le plumage:
Il est riche, abondant et luisant, donnant souvent des reflets cireux, surtout sur le cou et l'échine. La  couleur du pigeon voyageur n'a pas d'importance.

 

 

Méthode de jeux.

 

Naturel
Les mâles et les femelles sont ensemble dans le même pigeonnier. Le cycle de reproduction (ponte, couvaison, élevage) est respecté. Pour éviter une fatigue excessive, on ne laisse qu'un seul pigeonneau par plateau.
Le jeu au naturel est celui qui demande le moins de préparation, mais il double le travail de nettoyage.

 

Forcer le naturel
Il s'agit de profiter plus longtemps des périodes favorables à l'élevage, et de stimuler les meilleurs pigeons pour qu'ils reviennent le plus rapidement possible. Voici quelques exemples :
Pour le mâle :
- Quand il "pousse à nid", isolez-le dès le matin de l'enlogement.
- Enfermez un autre pigeon dans son casier.
- Alors qu'il couve, passez-lui un jeune de huit jours.
- Échangez le pigeonneau qu'il nourrit par un pigeonneau plus jeune.


Pour la femelle :
- Quand elle couve depuis dix jours, passez-lui des œufs qui sont en fin de couvaison, le matin de l'enlogement.
- Quand elle est en fin de couvaison ou que ses jeunes viennent de naître, enfermez-la le matin de l'enlogement.
- Quand elle couve depuis dix jours, mettez-lui un œuf en plastique contenant un ver de terre ou un scarabée ( pour simuler une éclosion) .
- Mettez une autre femelle dans son casier.

 

Veuvage
C'est la méthode préférée de la majorité des colombophiles, car le rendement des pigeons au concours est meilleur. Et comme il y a moins de pigeons dans le colombier et pas d'élevage, le nettoyage est plus facile, les risques de maladie sont diminués, la forme est plus stable.
Le veuvage interdit le jeu et la sélection des femelles.
L'hiver, mâles et femelles sont séparés. Les pigeons sont raccouplés en début d'année et élèvent une couvée. Seuls les mâles seront engagés dans les concours.

Il faut toujours enlever les plateaux dans la semaine et les remettre le matin de l'enlogement. Les méthodes sont diverses :
-Remettre les femelles dans le pigeonnier des mâles, en toute liberté, un quart d'heure avant de mettre ceux-ci au panier.
-Enfermer les femelles dans les casiers pour que les mâles les voient mais ne puissent que les convoiter. Ceci une demi-heure avant d'attraper les veufs.
-Ne pas présenter les femelles aux mâles avant l'en logement, mais seulement à la rentrée du concours. A ce moment, les femelles sont soit enfermées dans les casiers, soit en liberté dans le pigeonnier.

Célibat
Les pigeons ne sont jamais accouplés.
Mâles et femelles sont élevés séparément.
Il est possible de jouer les mâles ou les femelles, mais pas dans le même concours.

Mettre une femelle dans le pigeonnier des célibataires cinq minutes avant de les attraper.
Il arrive que des mâles s'accouplent entre eux ; dans ce cas, il est bon de leur passer des œufs (vrais ou en plastique), ils feront des performances exceptionnelles.

 

Entretien des colombiers.


On nettoie en grattant les fientes avec une spatule adaptée. Il faut nettoyer le plus souvent possible : certains "coulonneux" acharnés nettoient matin et soir et passent l'aspirateur !

Brossez et aspirez l'enduit blanchâtre qui se dépose sur les murs et le matériel. Si le plancher est humide, balayez-le en y déposant une poudre blanche crayeuse vendue dans les magasins spécialisés. Sur le plancher, on peut mettre de la paille, des copeaux ou des granulés couvre-sol spéciaux.

Les mangeoires et le matériel en bois doivent rester propres ; il faut gratter, brosser et y pulvériser un produit désinfectant de temps à autre.
Lavez et désinfectez les abreuvoirs le plus souvent possible : les maladies se propagent surtout par les abreuvoirs collectifs. Les perfectionnistes donnent la boisson et la nourriture individuellement. 

De temps à autre, en général avant l'élevage des jeunes, il est bon de désinfecter le pigeonnier :
Passez les murs et le plancher au chalumeau, avec un bec décapeur, rapidement bien sûr !
Pulvérisez un produit désinfectant et insecticide, pas trop agressif si possible.

 

 

Prédateurs et dangers…

 

Les rapaces :
L'épervier chasse surtout les moineaux, mais s'il nourrit des petits, il est capable de s'attaquer à un pigeon affaibli, ralenti par la mue ou alourdi par la pluie.
Les faucons pèlerins chassent volontiers le pigeon dans les mêmes conditions.

L’autour des palombes redoutable chasseur spécialisé dans la traque des pigeons.
Les grands-ducs sont impitoyables avec les pigeons qui traînent sur les toits à la tombée de la nuit.

 

Les nuisibles :
Les fouines, les martres, les hermines, les putois et les belettes sont capables de décimer un pigeonnier en une seule nuit, en laissant sur place les pigeons tués.

Les chats errants affamés, redevenus chasseurs par force, qui n'hésiteront pas à venir prélever leur nourriture dans votre pigeonnier, la nuit comme le jour,
Les rats, qui sont surtout attirés par le grain non consommé et la paille : ils s'attaquent aux œufs et aux jeunes au plateau de préférence.
Les souris et les moineaux, qui sont attirés par les petites graines qui restent et feront leur nid dans le moindre trou du bord de la toiture. Ils iront boire et se laver dans l'abreuvoir collectif, augmentant ainsi les risques de maladies


Les graines empoisonnées :
le blé rouge réservé aux souris, qui est oublié dans un coin.
Les graines semées dans les champs (blé, maïs, pois, etc., qui sont traités pour résister à tout) ; certains fermiers en laissent traîner en bonne quantité hors de terre pour éliminer les petites bêtes indésirables ; nos pigeons en profitent aussi.

 

Sans oublier les très nombreuses lignes électriques …

 

 

 

 

 

Les différents types de concours.

 

« Vitesse » :
Les pigeons sont lâchés à des distances variant de 50 à 250 km de leur colombier.
Certains colombophiles se spécialisent dans ces concours qui ne fatiguent pas trop les pigeons. Ceux-ci récupèrent rapidement. Ce type de concours nécessite un genre de dressage organisé, rigoureux et journalier, pour que les pigeons prennent l'habitude de rentrer le plus rapidement possible.
Quand tout se passe bien, les pigeons rentrent en quelques minutes..
Si un pigeon manque de régularité, il peut se révéler meilleur sur une distance plus longue.

« Demi-fond »:
Les pigeons sont lâchés à des distances variant de 250 à 500 km de leur colombier.
Ces concours demandent un effort prolongé (de 4 à 8 heures de vol continu) . Il est important que les pigeons soient reposés et en bonne santé avant de les engager.
Dans ce type de concours, les pigeons rentrent en général successivement à une ou deux minutes d'intervalle, et on a le temps de constater sans trop se presser. 

« Fond »:
Les pigeons sont lâchés à des distances variant de 500 à 1.300 km de leur colombier.
Il est bien évident que pour fournir un tel effort, leur préparation doit être parfaite. Il est possible qu'ils mettent deux jours pour revenir. Sur 1.000 kms, ils peuvent rencontrer des conditions météorologiques tout à fait différentes d'une région à l'autre. Il faut parfois passer la journée à surveiller le ciel, à moins de disposer de détecteurs électromagnétiques ou infrarouges sur les trappes du pigeonnier. 

 

Entrainement des jeunes.

Jeunes:
On commence à les entraîner à l'âge de 3 mois

N'entraînez que des pigeons en parfaite santé !
Certains colombophiles optent pour des entraînements progressifs et répétés : d'abord des lâchés groupés à 3, 5, 10, 20 km, puis en libérant les pigeons individuellement. D'autres les envoient directement à 50 km, puis effectuent des lâchers individuels sur les mêmes distances.

Tous les programmes sont envisageables.
Mais une chose est sûre, ce n'est pas la distance qui perturbe le jeune pigeon, ce sont toutes les manipulations qu'on lui fait subir et le fait d'être enfermé dans un panier pour la première fois. Aussi, il est bon de mettre les jeunes dans un panier plusieurs fois, avant même de commencer leur apprentissage et de les laisser voler le plus longtemps possible autour du pigeonnier pour qu'ils se musclent correctement.
Le sens de l'orientation est inné chez le pigeon et les entraînements sont là pour le développer.


L’alimentation.


Le pigeon est essentiellement granivore, mais il aime aussi les légumes verts. Il a également besoin de sels minéraux.
On pourrait se contenter de nourrir exclusivement au blé ; c'est ce qui coûte le moins cher. Mais pour satisfaire tous les besoins des athlètes que sont les pigeons voyageurs, il est préférable de leur servir un mélange de graines équilibré.
Ces mélanges contiennent du blé, du maïs, de l'orge, des pois, des féveroles, des vesces, du dari…
Chaque colombophile nourri ses pigeons en fonction de la période de l’année et des besoins des pigeons (fortes chaleurs, périodes de gel, repos, reproduction, entraînements, concours).

On donne en général deux repas par jours.
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